Un éventail de ce qui m’a plu ou touché ces dernières semaines.
J’ai la chance d’avoir du temps, le temps d’être curieuse, d’écouter, de lire et de regarder à loisir. Avec ses périodes de doutes et de remise en question, ce “vide” me permet de me recentrer sur moi, ma famille, ma santé. Et de retrouver la joie de la lenteur, du temps long, qui a tendance à tous nous manquer - même si certains le trouvent angoissant. Je l’apprivoise et j’en tire parti, tant que possible.
Pour faire écho au titre de cette newsletter (citation qui provient de Simone de Beauvoir), la place des mères est un sujet brûlant aujourd’hui, non pas en tant que mères uniquement mais en tant que femmes désireuses de s’épanouir sur différents volets : professionnel, privé, amical, familial, amoureux et j’en passe. Je rencontre exactement cette problématique avec deux enfants, une envie d’un job épanouissant mais qui me permet tout de même d’être présente pour eux, pour mon mari, d’être sportive, cultivée, mais aussi de me retrouver avec moi-même de temps en temps.
Et je n’entends que ça autour de moi : ce dilemme draconien de l’épanouissement personnel se présentant parfois en opposition, malgré nous, à la vie de mère, idéale ou non. Personnellement, écouter d’autres personnes parler de leur expérience est la meilleure des thérapies. Cela peut venir de mères, elles aussi, mais aussi de femmes n’ayant pas eu d’enfants, car leur perspective est tout aussi intéressante. A chacun(e) de trouver ses ficelles pour tisser un semblant d’équilibre… et ci-dessous, voici quelques ressources pour débuter la réflexion.
" J'aime avec passion la vie, j'abomine l'idée de devoir mourir. Je suis terriblement avide, aussi, je veux tout de la vie, être une femme et aussi un homme, avoir beaucoup d'amis, et aussi la solitude, travailler énormément, écrire de bons livres, et aussi voyager, m'amuser, être égoïste, et aussi généreuse... "
Comment ne pas avoir envie de découvrir Simone de Beauvoir à la lecture de ces lignes ? Elle résume si bien ce qu’est une vie réussie (pour elle), dans tout son paradoxe. On peut ne pas adhérer à son style de vie, lire Simone de Beauvoir donne matière à réfléchir et ses combats sont toujours d’actualité. Pour rappel, elle a écrit le Deuxième Sexe, essai philosophiques sur la situation des femmes dans sa globalité, qui a autant plu que choqué, et a ensuite plaidé pour l’avortement, et soutenu de nombreuses causes pour les femmes. Nous étions alors en 1949.
Les années passent mais il n’est toujours pas si facile d’être une femme émancipée, heureuse, libre de ses choix. Pour ceux qui n’auraient pas l’envie ni le courage de se plonger dans ses livres, cette bande dessinée met en lumière les grandes lignes de sa pensée. On y retrouve une Simone âgée qui, répondant aux questions d’une journaliste, jette un regard en arrière sur sa vie passée, ses amours, ses combats, la vie à Paris. Une lecture facile et une belle entrée en la matière.
Simone a beaucoup voyagé, beaucoup travaillé, beaucoup aimé et si son “grand amour” a été Jean-Paul Sartre, elle a eu des relations passionnelles avec plusieurs personnes différentes. Simone ne voulait pas et n’a pas eu d’enfants. Sa vie aurait-elle été la même si elle en avait eu ? A l’époque, certainement pas. Mais aujourd’hui, la figure de la mère évolue et on voit émerger nombre d’écrivaines, de philosophes, de femmes qui remettent les choses en question et parviennent à tout mener de front. Une vie d’équilibriste lorsqu’on est mère, mais à la clé un épanouissement à 360°. Pour rebondir sur ce sujet, j’ai adoré le podcast de Jessica Troisfontaine avec Julia Kerninon.
Je me remets doucement à écouter des podcasts, j’avais un petit trop plein et la pause a été salvatrice. J’aimais déjà beaucoup les contenus que Jessica réalisait pour sa marque Septem, le tournant est maintenant réussi pour son podcast Ressentir. Des interviews tout en délicatesse, qui donnent toute la liberté aux invités pour exprimer ce qu’ils sont profondément, au-delà de leur parcours et leur métier.
L’épisode avec Julia Kerninon, autrice de Liv Maria, ou encore Sauvage plus récemment, est drôle, déculpabilisant mais aussi plein d’espoir, car Julia semble avoir trouvé la formule magique pour jongler avec les éléments principaux de sa vie d’une main de maître. Elle y parle de la place de son métier d’écrivain, de ses enfants, et de ses aspirations avec beaucoup d’humour. Je recommande aussi l’épisode avec Géraldine Dormoy, pour son rapport au corps et la recherche d’un équilibre enfin trouvé, mais en fonction des intérêts de chacun, il est facile de trouver son bonheur parmi les invités de Ressentir.
Lauren Bastide est connue pour son podcast La Poudre et pour ses ouvrages féministes. Je plaide coupable, je le n’avais jamais écoutée ni lue avant et l’avais trouvée à certains égards, un peu trop extrême lors de ses prises de paroles. C’est seulement ce week-end que j’ai découvert sa newsletter et son nouveau podcast Folie Douce, et surtout l’épisode avec Mona Chollet. Je dois dire que Lauren est très douce dans son approche (on est loin du féminisme “enragé”, même si elle est fidèle à ses convictions); ses questions pertinentes et le thème de son podcast, la santé mentale, certainement pas encore assez abordé aujourd’hui dans les médias. A l’ère du personal branding et des posts LinkedIn, Instagram et Tik Tok tous plus flamboyants les uns que les autres, cette folie douce m’a tout l’air d’une bulle d’oxygène où on parle vrai.
Lorsque la pénombre s’installe plus tôt, quelle douceur d’être chez soi. Voilà aussi de quoi mettre son cerveau en pause et appuyer sur “play”...
...